Je sais l’importance du souvenir.

Celui des moments de bonheur, celui de l’insouciance, celui qui réconforte.

A l’origine, il y a la douce nostalgie de l’enfance, et une conscience fine de ce qui touche mes sens.

Le reste n’en n’est que le prolongement.

L’image a toujours été une évidence.

S’émanciper des règles pour trouver sa propre voie.

Sortir de la reproduction pour défendre une vision.

L’importance du fond, l’histoire, dont la forme doit être l’expression.

Je vois l'image comme une porte.

Une de celles qui nous ramènent vers ce que l'on croyait égaré.

Nos souvenirs voguent sur les eaux de notre mémoire et se rappellent à nous, poussés par la brise de nos sens.

Je suis de ceux qui accordent une importance particulière à la sensation.

De ceux qui pensent que nos sens colorent notre rapport au monde.

Je tente d'esquisser le retour des émotions vécues, d'évoquer les sensations.

Revenir à l'essentiel.

Transmettre la tendresse d'un regard,

Ressentir l'effervescence d'une journée de célébration,

Entendre les éclats de rire de vos proches,

Ressentir la chaleur de votre moitié.

En réveiller le souvenir, c'est s'immerger dans le sentiment éprouvé.

C'est renouer avec un dialogue permanent entre l'intérieur et l'extérieur.

Nos souvenirs sont des conteurs. Ils nous rappellent ce qui nous fait vibrer.

Au-delà des images, c'est le voyage qu'elles entrainent qui me fascine.

Photographier, c'est sortir le temps de l'éphémère.

Au fond, c'est nous donner la capacité d'être heureux, dans le présent.