Il est des projets que seul le temps affine et fait murir.
Ils commencent par une simple idée qui remonte à la surface. Comment ? On l’ignore la plupart du temps.
Toujours est-il que cette idée est présente, et ne demande qu’à éclore.
Pourtant, si tôt apparue, les choses semblent parfois se compliquer, comme si, dans l’immédiat, il était impossible d’aller plus loin. Comme si le temps lui-même nous interdisait de précipiter les choses. Comme s’il nous murmurait d’être patient.
Cette idée, elle m’est venue il y a plusieurs années, avant même que la photographie ne soit mon métier. Je cherchais alors à proposer un support durable pour accompagner les images que je vous rends. Il était primordial pour moi de concevoir un objet abouti qui soit aussi esthétique que porteur de sens. Un objet physique auquel on revient lorsque l’on souhaite se replonger dans nos souvenirs. Un objet qui amène au toucher, qui suggère la chaleur, qui prête au rituel.
Je voulais une matière noble, durable et brute qui traverse le temps sans en subir les effets.
J’imaginais aussi une conception artisanale, de part en part.
Un objet qu’il ne serait pas possible de reproduire à l’identique, dont chaque pièce serait unique.
Le choix du bois comme matériau s’est imposé comme une évidence. Son aspect chaleureux, sa fibre organique ainsi que l’imaginaire auquel il renvoie en font une matière de prédilection, et un support idéal pour envelopper vos souvenirs.
Une fois le matériau défini, il a fallu imaginer le contenu de ce coffret. Là encore, je voulais sortir des sentiers battus, redéfinir ce qui constitue un souvenir. De nombreuses idées me sont venues et nous avons tenté, avec l’ébéniste, de leur trouver une place harmonieuse. Certaines se sont imposées par l’évidence, d’autres ont dû être écartées, souvent à contre cœur, au profit d’un équilibre général.
Antoine de Saint-Exupéry écrivait que “la perfection est atteinte non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer”. C’est une pensée que j’ai gardé à l’esprit durant toute l’élaboration de ce coffret, bien que le renoncement à certaines idées fut parfois douloureux. Mais lorsque ce renoncement se fait au profit d’une plus grande harmonie et d’une plus grande sobriété, la décision s’impose.
La volonté de proposer un objet noble et durable nous a guidé vers du bois massif. En l’occurrence, nous avons ici choisi avec l’artisan ébéniste de nous orienter vers du Noyer d’Amérique.
La première raison est sa teinte chaude et ses motifs uniques, et la seconde est son bon comportement face aux changements d’hygrométrie.
Il était important pour moi d’avoir une démarche cohérente dans le fond et dans la forme. Si ce sont mes affinités avec la nature qui ont en partie motivé le choix du bois comme matériau de conception, il semblait alors incohérent de le faire venir depuis sa terre natale. Ce noyer d’Amérique s’épanouit par chance très bien en France, où il est récolté via l’autorisation de l’Office National des Forêts.
Le coffret accueille des tirages au format A5 (10x15cm) sur un papier de 230 grammes, ainsi qu’un album 25x25cm au format carré comportant un minimum de 50 pages. Ses finitions sont en lin et il est issu d’un atelier français. Ainsi, tout est local. Le papier lui-même est issu de forêt gérées de manière durable.
Il est des projets que seul le temps affine et fait murir, et celui-ci est l’aboutissement d’un long processus dont les fruits se récoltent aujourd’hui et donnent une saveur particulière aux images qui vous accompagneront.